À l’origine de ce colloque il y a le constat fait dans des cadres institutionnels auparavant fortement sécularisés comme l’hôpital (aussi psychiatrique) et la prison de l’importance croissante de pratiques, attitudes et discours centrés sur la spiritualité. Ce constat touche d’un côté le monde des professionnels mais aussi les personnes tenues en institutions qui affichent une diversité croissante d’appartenances religieuses et de besoins spirituels. La réunion de perspectives disciplinaires différentes pour ce colloque vise à saisir la problématique abordée dans sa complexité. Une telle réflexion a déjà commencé à être mise en oeuvre au cours d’une année académique à l’Université de Lausanne. Les multiples changements et enjeux structurels, pratiques et discursifs qui concernent la spiritualité et l’assistance spirituelle dans le cadre de la réhabilitation en institution, notamment la diversité religieuse croissante depuis quelques décennies, nécessitent l’adaptation d’outils conceptuels en sociologie, en psychologie et ventuellement en médecine. Pour appréhender la spécificité de l’expérience spirituelle et sa régulation en institution il est crucial de tenir compte, par un travail interdisciplinaire, des effets particuliers de l’espace, du temps, du type de problèmes qu’on y rencontre directement comme la mort, la perte et quête du sens de la vie, effondrement du système de référence (y compris religieux), les troubles et pathologies psychiques, etc.